La croix de la potence datant de 1599 n'est pas seulement de loin la plus ancienne croix de chemin sur le territoire de Dreisen, mais aussi la seule pour laquelle il ne faut pas supposer un contexte sacré, mais plutôt un contexte de droit souverain.
À l'emplacement d'origine de la haute cour de justice de Dreis, au niveau du pont de la potence, en dessous des courts de tennis, elle était autrefois le signe extérieur de la haute juridiction que l'abbé du monastère d'Echternach exerçait à Dreis.
C'est là qu'elle fut le témoin de quelques exécutions historiquement prouvées, mais aussi d'une querelle qui dura environ deux cents ans entre Echternach d'une part et les citoyens de Dreis, sûrs d'eux et rebelles, d'autre part, qui déplacèrent plusieurs fois la potence pour la remettre en place à un autre endroit. Ce faisant, ils documentaient leur propre prétention à exercer la haute justice, ce qu'ils firent temporairement.
Ce n'est qu'en 1683 que la querelle fut définitivement tranchée en faveur d'Echternach par le tribunal de la chambre impériale.